mardi 25 décembre 2007
769 - 11 septembre 2001 : le règne du mensonge
Celui qui après avoir pris connaissance des enquêtes de journalistes indépendants (et même des contre-enquêtes menées par les journalistes à la botte du gouvernement américain censées ridiculiser la version alternative) adhère toujours à la version officielle en dépit des évidences, celui-là par son coupable et volontaire aveuglement se fait le complice des crimes du gouvernement américain.
Face à l'énormité de la version officielle qui entre autres fables prétend que deux tours de 400 mètres de hauteur constituées de béton armé et d'acier ignifugés se sont non seulement écroulées mais pulvérisées en 10 secondes sous l'impulsion d'une pichenette, je suis aujourd'hui définitivement convaincu de l'entière responsabilité du gouvernement américain dans les attentats du 11 septembre 2001 perpétrés sur son propre sol... Cela n'est plus discutable : les preuves allant dans ce sens abondent, autant que les incohérences et invraisemblances de la thèse officielle. Le mensonge, le crime, l'ignominie sont les armes sataniques de ce gouvernement qui n'est en fait qu'une insidieuse dictature déguisée en démocratie, la plus dangereuse au monde car détentrice du feu nucléaire qu'elle n'a d'ailleurs pas hésité à expérimenter par deux fois en 1945.
Bref, aujourd'hui JE SAIS que les USA sont aux mains de grands criminels. Le gouvernement américain est l'instigateur des attentats du 11 septembre 2001. Les naïfs qui adhèrent à la version gouvernementale sont les victimes du règne du mensonge qui prévaut sur ce monde façonné (avec subtilité ou brutalité selon les circonstances) depuis 1945 par la "secte yankee" et sa volonté agressive de suprématie martiale, idéologique, commerciale et culturelle.
Les crédules d'aujourd'hui qui font confiance au gouvernement américain font preuve de la même inconscience, du même aveuglement que les béats et amorphes citoyens de 1933 qui de l'autre côté du Rhin affichaient une foi inébranlable en leur gouvernement.
vendredi 21 décembre 2007
768 - Ce siècle de minables
Le consommateur de base est censé s'identifier farouchement à ces représentants de la gent masculine sur la voie de la déchéance. Et ça marche ! Le minus fondamental se sent rassuré en voyant à travers des spots publicitaires d'autres minus primaires de son espèce. Les publicistes l'ont bien compris : il ne faut pas heurter l'acheteur, il faut le caresser dans le sens de sa bedaine, le conforter dans sa petitesse afin qu'il se sente à l'aise avec ses pairs, et même, comble de la perversité consumériste, qu'il soit fier de son insignifiance !
Ainsi les films publicitaires télévisés sont peuplés de petits Sancho en quête de chaussettes, de piètres Dupont béats d'admiration devant leur cuvette de WC, de frileux épargnants avec des charentaises dans le coeur, d'imbéciles pères de famille hilares face à leur écran plasma...
L'offense faite à homme, l'indignité avec laquelle il est représenté dans ces publicités sont tellement quotidiennes et si bien entrées dans les moeurs que nul ne s'en offusque. L'homme à travers la publicité est devenu un âne, pitoyable client-pantin des grandes enseignes, un crétin heureux de son sort, un abruti total, un parfait vermisseau sans pensée, sans gloire, sans destin, sans plus rien de ce qui fait sa grandeur de bipède éclairé. Depuis ce miroir contemporain que constitue la publicité, l'homme n'est plus qu'une pauvre chandelle morte. Pire : l'indolent réceptacle de la vulgarité du siècle.
Bref, la publicité -qui tire tout vers le bas- pour fonctionner aujourd'hui et tourner à plein régime a de plus en plus recours au procédé miracle consistant à mettre en scène les figures variées et navrantes de l'universel pauvre type.
Ce qui est éminemment dans l'air du temps.
lundi 17 décembre 2007
767 - Réactions étranges lors de licenciements économiques
Je n'ai jamais compris leur affliction. Pourquoi se mettent-ils donc dans un état pareil devant une si heureuse nouvelle ? Il y en a même qui se suicident. Sont-ils devenus fous ?
Non vraiment je ne les comprends pas. Moi à leur place je serais HEUREUX de me faire licencier de la sorte. Heureux. Enfin la liberté ! Avec quel bonheur je tirerais un trait définitif sur l'usine qui pendant tant d'années m'aurait aliéné, abruti, empêché de vivre ! Je me sentirais des ailes. Eux, non.
Un licenciement, n'est-ce pas une heureuse nouvelle pour un ouvrier ? N'est-ce pas la promesse d'une existence débarrassée de chaînes héritées parfois de plusieurs générations ? Et d'ailleurs pourquoi montre-t-on toujours du doigt les "méchants licencieurs" ? Quel mal y a-t-il à licencier des travailleurs ? Non seulement licencier un ouvrier c'est donner la liberté à un oiseau qui, de toute sa vie, n'a connu que la cage et qui, depuis le nid, a subi l'enfermement mental pour raisons strictement économiques, mais en plus c'est lui accorder un consistant pécule pour un nouveau départ ! En effet, les patrons qui licencient rendent leur liberté et leur dignité à ces hommes en leur octroyant en plus des indemnités de licenciement.
Et, eux, ils pleurent, enragent, désespèrent, se suicident.
Comble du bonheur, comme si cela ne suffisait pas ils ont, en outre, le droit de toucher des allocations de chômage pour vivre pendant des années sans devoir aller travailler loin de chez eux en affrontant le froid matinal et la pluie du soir. Alors qu'ils ont trente, quarante, cinquante ans, ils peuvent enfin pour la première fois de leur vie se lever le matin sans se soucier d'aller gagner leur pitance dans des endroits sales, bruyants, dangereux... Et ils ne sont pas contents !
Ce n'est pas tout : certains parmi eux qui avaient misé sur leur usine-providence pour recevoir pendant trente-sept ans un salaire mensuel qui devait surtout servir à rembourser leur ignoble maison Phénix s'étaient déjà endettés avant même leur licenciement, parce qu'en plus de leur maison Phénix ils avaient eu d'autres envies : grands écrans plats, grosses voitures "comme-celle-du-patron". Mis au chômage, ils pourront faire une demande d'aide pour sur-endettement et ainsi soit abandonner leurs rêves ineptes et coûteux de minables, soit les faire payer à l'État.
Personnellement, avec le peu d'expérience professionnelle que j'ai accumulée dans ma longue carrière d'esthète, les meilleurs moments vécus sur mes lieux de travail n'étaient pas quand on me donnait ma paye, non pas quand j'écoutais avec mon coutumier dédain les inepties des collègues parlant de leur voiture ou de leurs points-retraites, pas même quand je me restaurais à la cantine, non... Les meilleurs moments vécus sur mes lieux de travail étaient ces instants cruciaux où l'on m'annonçait mon "licenciement" en raison d'inaptitude, d'incompétence ou de désintérêt pour mon poste.
A chaque fois c'était, pour moi, un immense soulagement. Une inexprimable sensation de liberté retrouvée. Un sentiment de bien-être extrême, comme une respiration libératrice, un poids énorme que l'on me retirait. A chaque fois qu'un patron m'annonçait que je devais cesser de travailler pour son entreprise, je me sentais renaître, voler, aimer, vivre !
Et encore, on ne m'a jamais accordé le moindre dédommagement lors de ces sorties forcées du circuit professionnel. J'étais heureux, pourtant.
Comment se fait-il que ces ouvriers pleurent et vont même jusqu'à se suicider sous prétexte qu'ils ne reverront plus jamais leur usine alors qu'ils ont tout avantage à la quitter ?
En fait c'est moi qui dois me tromper... Ce n'est pas possible, ils ne peuvent pas être malheureux parce qu'on les a licenciés de leur usine. Je dois me tromper...
Je crois plutôt qu'ils pleurent de joie et se pendent par amour.
samedi 15 décembre 2007
766 - Neige de minuit
En cette fin de journée du 24 décembre je quittai mon refuge de province et fonçai sur les petites routes de campagne en direction de la prochaine entrée d'autoroute menant vers la capitale. Comme tous les ans je partais assister à la messe de minuit à la cathédrale Notre Dame rejoindre mes pairs, gens distingués et importants de la scène parisienne. Je me faisais un devoir mondain de me mêler à cette assemblée hautaine en perpétuelle représentation. Il fallait qu'en belle société l'on me vît, que parmi les personnalités de mon espèce ma présence fût remarquée, applaudie.
Bref, imitant les notables de mon rang, le spectacle de ma vie ne devait jamais s'arrêter.
Tout à ces pensées futiles, je roulais dans la nuit. Une neige fine et abondante se mit à tomber. Très vite la campagne blanchit et je dus bientôt ralentir. La chute de la poudreuse redoubla d'intensité. Je ne reconnus pas ma route, fis demi tour, faillis choir avec mon véhicule dans le fossé avant de m'engager dans une fausse direction... Egaré en pleine campagne à trois cents kilomètres de Paris, seul dans ce paysage glacé, âpre et magnifique, loin des lumières et du tapage de la cité, imperceptiblement je sentis naître en moi une immense lassitude pour cette existence superficielle que depuis toujours je menais.
La roue de ma berline dérapa, puis s'enlisa dans l'écume. Bloqué au milieu de nulle part, je décidai de rejoindre à pied la première habitation venue pour y demander de l'aide. Une humble lumière attira mon regard. Elle émanait de l'église d'un hameau sans nom. J'entrais dans ce refuge, réconforté à l'idée d'y trouver secours et chaleur. Là, je fus saisi par un spectacle à la fois misérable et grandiose : à la lueur de quelques cierges cinq ou six fidèles aux crânes gris et aux épaules voûtées priaient avec ferveur avec le curé, et de cette rustique assistance s'élevait un chant. Le choeur chantait faux tout en grasseyant avec force... Devant cette scène navrante et sublime d'un autre siècle, j'oubliais tout : la voiture embourbée, les amis qui m'attendaient à Paris, mes devoirs mondains... On ne fit guère attention à ma présence. En me réchauffant les mains, je demeurai au fond de l'église à observer discrètement ces chanteurs maladroits et touchants.
Puis le chant prit des allures plus solennelles : un enfant dont je n'avais même pas remarqué la silhouette -si bien enfouie parmi ces vestes sombres et ces fronts ridés- mêla sa voix juvénile au morne concert. Sa voix cristalline domina peu à peu celles des vieillards qui l'une après l'autre finirent par se taire. Le chant solo du jeune garçon résonna dans la semi-clarté de l'église, pur. L'expérience de la Beauté me figea. De temps à autre on pouvait entendre dehors quelque rafale de vent faire trembler un vitrail. Certes l'enfant à la voix d'ange ne semblait pas maîtriser parfaitement les règles élémentaires de la prosodie, mais qu'importe, c'est son âme qui chantait.
Submergé par des sentiments inédits et suprêmes, j'assistai jusqu'au bout à cette messe des pauvres.
Paris et ses séductions frelatées, Paris et ses feux mensongers, Paris et ses hôtes vaniteux n'existaient plus : j'étais aux anges sous ce clocher sans fard. Asile de la piété simple et sincère, aux antipodes des ors de la capitale festive, on chantait faux près de cet autel, mais on chantait avec coeur.
Je passai la veillée de Noël dans l'église de ce hameau perdu dont j'ai oublié le nom, la plus belle de toutes mes nuits de Noël, en compagnie de ces âmes vives.
Après la messe un veilleur m'aida à sortir mon véhicule de son ornière, si bien que je rejoignis tardivement la capitale, définitivement désillusionné sur ses artifices vides de sens et de beauté.
C'était il y a plus de trente ans.
Certain de n'avoir pas rêvé, pendant longtemps j'ai essayé de retourner dans ce hameau, passant et repassant par tous les chemins possibles mais jamais, jamais je n'ai pu retrouver ce lieu qui depuis plus de trente ans me hante. Depuis, chaque soir du 24 décembre une mystérieuse nostalgie me gagne lorsque je me remémore ces vieillards, cet enfant, cette messe de Noël sous la nuée nivéenne, au milieu de nulle part, étrange et belle.
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