Au premier abord cela n'est certes pas charitable. Mais les apparences, ce n'est pas l'essentiel. Qui creuse profond bâtit haut. Ménager les immédiates susceptibilités me serait confortable à court terme... Mais, de la même manière que le font les hommes politiques courageux, j'agis au nom de vues de longue portée et non pour plaire au premier cercle de l'auditoire, ceux qui aiment être bercés d'hérésies.
Je ne flatte pas mais éduque.
Considérer mes semblables comme de parfaits infirmes de l'esprit, cela ne signifie pas pour autant les honnir.
Au contraire, je les trouve pour la plupart certes handicapés de la tête, faibles, sots, facilement manipulables mais dans le fond assez humains.
Qu'ils soient alcooliques votant, maires incultes, vacanciers primaires ou manutentionnaires acharnés, je n'oublie pas leur humaine petitesse, leurs touchants braiments, leur détestable mais compréhensible misère morale. Bref, je n'oublie pas que ce sont tous mes frères humains. A la différence que...
Eux les minables, moi le seigneur.
Ces misérables de l'esprit ont les mêmes droits et devoirs que moi. Nous sommes à égalité devant la vérité. Ce qui justifie précisément que je les rudoie sans complaisance : c'est pour leur bien que je suis si sévère envers mes prochains si peu avantagés.
C'est parce que je considère ces ânes avant tout comme des êtres humains que mes coups de bâtons entre leurs oreilles résonnent si fort. Viendrait-il à l'esprit d'un précepteur d'éduquer une vache, un chien, un furet ? Certes pas !
Plus les hommes sont bêtes, plus je frappe fort.
Certains disent que c'est du racisme envers la différence, de l'intolérance, de l'irrespect, du mépris, un manque de considération pour autrui, voire de la vanité de ma part.
Moi j'appelle cela l'amour véritable de l'humanité.